Dans un contexte mondial en constante évolution, il est crucial de rester à la pointe de l’innovation pour assurer notre souveraineté alimentaire à la fois au niveau français et européen. Le rapport d’information publié récemment par la Commission des affaires économiques du Sénat français sur la viande cultivée suscite des réflexions intéressantes, mais aussi des inquiétudes quant à la perception de l’innovation et du progrès en matière d’alimentation.
Nous remercions les sénateurs pour leur travail et leur volonté d’étudier le sujet de la viande cultivée, ainsi que pour leur désir de renforcer le lien entre les entreprises et la recherche publique. L’importance de ces collaborations dans le secteur agroalimentaire, et plus spécifiquement pour la viande cultivée, est essentielle pour stimuler l’innovation et le développement de nouvelles solutions durables en matière d’alimentation. Ces partenariats permettent de combiner les compétences et les connaissances des chercheurs universitaires avec l’expertise des entreprises, facilitant ainsi la transition de la recherche fondamentale vers des applications concrètes et bénéfiques pour la société et l’environnement. C’est également une condition obligatoire pour garantir la sécurité des aliments cellulaires pour les consommateurs. En Corée, au Japon et aux Pays-Bas, des exemples notables de telles collaborations dans le domaine agroalimentaire et de la viande cultivée ont vu le jour. Ces coopérations ont favorisé le développement de nouvelles méthodes de production de protéines animales respectueuses de l’environnement, contribuant ainsi à répondre à la demande croissante en protéines tout en réduisant l’impact écologique de l’élevage traditionnel. Ces initiatives soulignent l’importance de tels partenariats pour promouvoir l’innovation et renforcer la compétitivité au niveau international, tout en travaillant vers un avenir alimentaire plus durable.
Néanmoins, certaines préoccupations soulevées dans le texte nous donnent l’impression d’une peur de l’innovation et du progrès. En tant qu’acteurs du secteur de la viande cultivée, nous croyons fermement que l’innovation peut être un atout majeur pour notre souveraineté alimentaire. Si nous comprenons les réserves anthropologiques, éthiques et culturelles que peut susciter ce nouveau type de production alimentaire, nous pensons qu’il est possible de concilier ces aspects avec les avantages potentiels offerts par les aliments cellulaires. Ceux-ci pourraient permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’améliorer le bien-être animal et de répondre à la demande croissante en protéines animales à l’échelle mondiale. Le pire des scénarios serait pour nous de prendre prétexte de ces peurs pour justifier un statuquo intenable pour notre pays.
Concernant les préoccupations sur l’impact des aliments cellulaires sur l’élevage extensif, il est important de noter que notre objectif n’est pas de concurrencer directement ce secteur, mais plutôt de proposer des alternatives durables et respectueuses de l’environnement pour répondre aux besoins alimentaires futurs. Nous sommes convaincus qu’il est possible d’établir un équilibre entre les filières agricoles traditionnelles et les innovations technologiques, pour le bien de tous.
Il est crucial de ne pas laisser la peur de l’innovation dicter notre politique alimentaire. Nous devons travailler ensemble pour anticiper et coordonner nos efforts en matière d’alimentation durable, afin de ne pas nous laisser distancer par d’autres pays et de ne pas tomber dans la dépendance technologique vis-à-vis de grands groupes étrangers. Il est temps de saisir les opportunités offertes par l’innovation en matière d’alimentation pour assurer notre souveraineté alimentaire. Travaillons de concert pour trouver des solutions durables et innovantes qui respectent nos traditions et notre culture, tout en répondant aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés.